Traversée du Jura de Bellegarde-sur-Valserine à Saint-Cergue (VD)
La chaîné se découpe en autant de morceaux que le wagon a de vitres, et, depuis ma place, il m’est impossible d’en voir la totalité. Au retour, collé contre la double vitrage, je manquerai encore d’angle pour mesurer la distance parcourue. C’est en fait quand on débouche sur la crête, au niveau du Grand Crêt d’Eau, que l’on est le mieux placé pour prendre des mesures. À ses pieds, coincé dans l’obscurité du matin, le viaduc de Bellegarde donne l’échelle avec ses 1055 mètres de long et 130 de portée principale. Devant, les monts se juxtaposent, se superposent et enfin se confondent. À droite, le regard s’ouvre sur le lac Léman, au-dessus duquel s’élève le mont Blanc.
Les crêts nus se parent des premiers rayons du soleil quand nous débouchons sur les hauteurs, à l’altitude de 1500 mètres, tandis que la foulée tente d’égaler le silence des lieux. Après 3 h 49 min d’effort, nous nous arrêtons transvaser ma réserve d’eau dans ma gourde souple d’1,5 litre. Cela me permet de tenir jusqu’au refuge de la Loge que nous atteignons peu avant 10 h, en phase avec nos projections. Nous achetons de l’eau, mangeons un jambon-beurre puis repartons vers le Colomby de Gex et bientôt le mont Rond. Après le col de la Faucille nous traversons d’obscures forêts au fond desquelles le sentier se joue de la carte. Puis la borne frontière annonce la dernière ascension : la Dôle. Le paysage s’embellit alors de ces murs de pierres sèches qui caractérisent si bien les pâturages du Haut-Jura. En arrivant sur Saint-Cergue nous abandonnons l’idée de poursuivre jusqu’à Nyon pour nous satisfaire d’une ligne évidente et rectiligne qui échappe encore aux organisateurs de trails.
Énergie apportée par l’alimentation en course (11 barres et gel + sandwich) : 2300 kcal.
Eau consommée pendant la course : environ 6 litres.