Ultra Beaujolais Villages Trail 2017 (63 km)
“L’organisation souhaite responsabiliser les trailers. Aucun matériel obligatoire n’est exigé. Seul le bon sens du trailer l’est !”, dixit le règlement de la course. Il n’en fallait pas moins — si ! une météo anormalement fraîche avec 0 °C au départ et 14 °C à l’arrivée — pour me convaincre de tenter l’expérience d’une course “à l’américaine”, sans sac ni bâtons. Il faut dire que l’image du traileur qui arpente les montagnes en sapin de noël, et que l’on associe à l’esprit trail, va à l’encontre de ce que je recherché dans ce sport, à savoir la légèreté, la simplicité, la vélocité. C’est une fuite en avant : on se charge de glucides, du coup il faut de l’eau, et pour compenser tout ce poids supplémentaire on emporte une paire de bâtons.
Avec un briefing donné dix minutes avant le départ, l’échauffement est réduit au minimum. Les premiers hectomètres sont parcourus à une allure assez lente, mais je n’ose pas doubler ceux qui finiront une heure et demi avant moi. On discute un peu dans la tête de course : moments privilégiés avant que les kilomètres séparent. Dans la première côte, au milieu des vignes, je compte quinze coureurs devant moi. La première descente, sur Cherves, est tracée au fil à plomb, idéal pour découper de la fibre. Au château de Varennes je trouve la première féminine en train de téléphoner à l’organisateur. Nous sommes un petit groupe à avoir perdu le balisage — pourtant excellent d’un bout à l’autre. Ma montre GPS indique que le tracé est un peu à l’est, et nous le rattrapons.
Après le premier ravitaillement il s’agit encore d’être attentif, car l’itinéraire coupe entre les vignes, dans de raides pentes d’herbe. Le tracé alterne chemins forestiers peu raides, où l’on peut (et doit) courir, monotraces plaisantes, et montées pleine pente sous les sommets, dans lesquelles je m’aide d’une paire de bâtons empruntés aux forêts et qui me vaudra la comparaison à Scott Jurek. À chaque ravitaillement je bois trois verres de Saint-Yorre, mange quelques quartiers d’orange, parfois un morceau de banane ou des fruits secs et repars. Au deuxième, un coureur semble vouloir abandonner après avoir cassé le bouchon d’une de ses gourdes. Ce serait dommage !
Peu à peu de petites douleurs s’installent : une ampoule sur le pied gauche, un hématome né d’un choc entre genoux, des ischios-jambiers un peu durs qui m’empêchent de creuser les écarts dans les descentes. Mais, si je perds du temps dans les montées raides (j’ai le pas lent dans ces occasions), je parviens à courir les faux-plats et ainsi créer de petits écarts. Après être passé dans la minute de mes temps de passage au mont Soubran (5 h 0 min), je né parviens pas à maintenir l’intensité d’effort du début de course et termine dix minutes au-delà de mon objectif, à la treizième place alors que j’espérais rentrer (tout juste) dans les dix. À un mois de l’Ultra Race, l’UBVT offre une excellente préparation puisque le profil comme le terrain sont très similaires. Espérons que le repas d’après-course (saucisson lyonnais au gèné) et l’ambiance générale seront à la hauteur !
Ravitaillements : 1 :31’43 (3’13) 1 :52’09 (3’53) 1 :56’37 (7’16) 1 :58’26.