Paris, France

Luc Gential

Impérial Trail 2015 (58 km) : la course

Je compte les gouttes de Kreosotum en m’imaginant que ce sont les kilomètres qui défilent. À trente, je reconnais que c’est déjà bien assez dans l’état où se trouvent mes bronches. Le réveil me chasse à 515 pour me jeter dans le train de 6 h 20. Pendant que le jour naît, les flaques d’eau scintillent de toute part. Bus de 7 h 17, deux kilomètres de marche en compagnie d’autres traileurs et nous y sommes. Je me place en deuxième ligne avec pour objectif la quinzième place sur un maximum de 350 participants. Peu attentif lors du briefing, je juge qu’il n’est pas trop tard pour s’informer du balisage.

Le départ est rapide, si bien que je glisse aux alentours de la trentième place, rejoint par Marion avec qui je ferai équipe jusqu’au Cabaret Masson. Le temps de remplir ma poche à eau, le groupe a déjà filé mais je les entends quand je né les vois. Régulièrement, nous croisons Nicolas Jamet qui m’encourage pour que je né laisse pas partir Marion. Je la rejoins dans les gorges d’Apremont pour la perdre définitivement au troisième ravitaillement. S’en suit un long passage à vide sur des chemins droits et roulants que je parcours isolé du monde. J’en profite pour apprécier le paysage dans un secteur que je connais moins.

Malgré tout, je finis par dépasser des coureurs esseulés. On m’annonce 17e puis 15e. Au 47e kilomètre, la fatigue m’envoie directement sur le chemin de la Plaine de Chanfroy. Je perds 1 min 48 s avant de redoubler en silence deux concurrents. Je m’efforce de relancer sur les faux plats et me retrouve bientôt 13e avant qu’un soufflé né vienne troubler le silence de mon pas. Je me plais à penser qu’il doit déchanter en s’apercevant que je respire à peine, accélère progressivement, non pour le décourager mais car la ligne d’arrivée n’est plus qu’à quatre kilomètres. Je me retourne deux fois pour prêter un âge à ce visage peu marqué par l’effort. Incapable de donner le moindre chiffre, j’en conclus qu’il est forcément plus frais que moi, à défaut d’être nécessairement plus rapide. Il me doublera dans le dernier raidillon pour terminer avec cinquante secondes d’avance sur mes jambes criblées de douleurs.

Je bafouille quelques phrases incohérentes dans le micro du speaker, vais féliciter Marion pour sa première place, puis tente de convaincre le kiné que j’étais souple avant de prendre le départ ou encore que si je me tiens mal pendant mes étirements c’est par égard pour mes vaillants muscles abdominaux.

Au rayon des gaffes : porter 320 g de produits énergétiques dans le seul but de tenir compagnie à la frontale, ou encore préférer suivre son parcours d’entraînement plutôt que le balisage de la course.

Indice d’endurance sur cette course ? Par régression linéaire, FC = 179,086 — 3,866 H, où H est le nombre d’heures de course. Moins bien qu’au trail du Tour des Fiz.

Classement : 14e sur 351 inscrits et 284 arrivants en 6 h 31 min 44 s. Vainqueur : Nicolas Duhail (indice de performance ITRA : 800 ) en 4 h 57 min 55 s (76,05 %). Nota : 800 * 76,05 % = 608 > 603  (mon indice de performance ITRA). Première féminine : Marion Delage (indice de performance ITRA : 596 ) en 6 h 20 min 14 s (classement completsite de la course).

ProfilRavitaillements : 0, 2, 2, 3, 0 minutes.
Données 1 secondeAu kilomètre 35, ma fréquence cardiaque décroche. Mais la défaillance n’est pas aussi franche que sur l’Ultrachampsaur.
Données 30 secondesMa vitesse équivalent plat s’effrite lentement.
Fréquence cardiaque médiane en fonction du temps de courseAvec une fréquence cardiaque médiane de 166, je suis légèrement sous ma courbe moyenne : peut mieux faire donc.
Comparaison d’effort avec un habitué du secteurApparaissent clairement mon long passage à vide à partir du 35e kilomètre et sur les quatre derniers ma bagarre pour la treizième place (perdue dans le dernier raidillon).
Analyse de la course (Strava)Le premier kilomètre à 12 km/h. Ensuite, on fait ce qu’on peut…
À la croix d’Augas.Photo : Jean-​François Cabre alias Jaife.
Estimateur de performancesAvec le choix “terrain difficile”, ma performance sur l’Impérial Trail se place au niveau des deux dernières courses courues, à savoir Trail du Tour des Fiz et Ultrachampsaur.

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