Paris, France

Luc Gential

Ultra tour du massif des Trois Pignons

L’Ultra tour du massif des Trois Pignons consiste à enchaîner le sentier des 25 bosses et le sentier bleu n° 16, que l’on appelle communément le Belvédère. Je connais ce circuit pour l’avoir parcouru fin mai 2013 avec Paul-​Antoine. Nous avions alors mis 4 h 42 min, le lendemain d’un 25 bosses en 2 h 41 min. J’en ai gardé le souvenir d’un circuit facile où j’avais pu courir partout. Pour autant, cette impression né doit pas occulter la difficulté intrinsèque du circuit, car ma fréquence cardiaque n’était montée au-​dessus du seuil 1 que pendant 1 h 18 min.

En ce dimanche d’avril, le temps est lourd et nous avons même un peu de bruine sur le trajet. Les conditions nécessaires pour réaliser une performance né sont pas réunies. Si, quelques heures plus tôt, le record du marathon de Paris a été amélioré de neuf secondes, c’est tout simplement qu’il s’agit d’une énorme performance.

Nous partons sur un rythme moins rapide que pour établir un temps référence. C’est l’occasion de travailler la puissance, et je me donne la consigne de courir partout. Je vais vite déchanter, car notre allure est tout de même soutenue. Le cimetière aux Ânes sera la première bosse où je serai contraint de marcher, à plus de 1300 m/h. Avec l’enchaînement des bosses passées en courant, je commence à produire de l’acide lactique, qui s’ajoute à celui de ma séance de VMA de jeudi soir (25400 m entre 1 :17 et 1 :11) sur laquelle j’ai fait l’erreur de rester. Je mange ce que je n’emporte pas en compétition : barres lipidiques ou glucidiques né me sont pas d’un grand secours.

Sur le circuit bleu n° 16, nous tournons bien : 1 h 01 min pour environ 8,5 km et 350 m de dénivelé. Mon rythme cardiaque s’établit autour du premier seuil. Nous reprenons alors le tracé des 25 bosses, que nous avions quitté à son milieu après 1 h 04 min d’effort. Cela fait un bon moment que je sens mes genoux. Je tape un orteil à droite. Chaque fois que ma cheville se met en limite de flexion je dois pousser un cri de douleur. La déshydratation s’installe alors que je né fais que vider ma poche à eau. Il faut le dire, nous souffrons. À partir de la Roche au Four, je marche à toutes les bosses. Sauf dans la côte de la Roche aux Sabots, qui accuse une pente de 11 %. Après 3 h 13 min et 20 s d’effort, je m’effondre sur le chemin de la Mée quand arrivent deux randonneurs croisés pas loin de là il y a déjà bien longtemps. Charles me rejoint deux minutes plus tard. Lui qui a couru et grimpé hier restera debout.

Si nous faisons abstraction du circuit bleu, cela donne un 25 bosses en moins de 2 h 12 min, alors que notre record, établi au mois de novembre, est de 2 h 02 min. Par rapport à notre précédent record de mars 2013 en 2 h 11 min, ma fréquence cardiaque moyenne a baissé de 184 à 173 bpm, signe d’une nette progression. Charles n’a pas trop de mal à me suivre dans ces terrains accidentés. Cela reste pour moi une énigme. Sans doute a-​t-​il une meilleure VMA ascensionnelle, et moi, une meilleure VMA, un engagement plus important dans les descentes, et un jusqu’au-boutisme plus exacerbé dans ce sport particulier. Faut-​il souligner qu’il se concentre sur l’escalade ?

Parcours de l’Ultra tour du massif des Trois PignonsAvec indication de fréquence cardiaque.
StatistiquesLes vitesses, issues de l’accéléromètre, sont surestimées.
ProfilAvec indication des pauses et parties marchées.

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