Paris, France

Luc Gential

Ultra Beaujolais Villages Trail 2017 (63 km)

L’organisation souhaite responsabiliser les trailers. Aucun matériel obligatoire n’est exigé. Seul le bon sens du trailer l’est !”, dixit le règlement de la course. Il n’en fallait pas moins — si ! une météo anormalement fraîche avec 0 °C au départ et 14 °C à l’arrivée — pour me convaincre de tenter l’expérience d’une course “à l’américaine”, sans sac ni bâtons. Il faut dire que l’image du traileur qui arpente les montagnes en sapin de noël, et que l’on associe à l’esprit trail, va à l’encontre de ce que je recherché dans ce sport, à savoir la légèreté, la simplicité, la vélocité. C’est une fuite en avant : on se charge de glucides, du coup il faut de l’eau, et pour compenser tout ce poids supplémentaire on emporte une paire de bâtons.

Avec un briefing donné dix minutes avant le départ, l’échauffement est réduit au minimum. Les premiers hectomètres sont parcourus à une allure assez lente, mais je n’ose pas doubler ceux qui finiront une heure et demi avant moi. On discute un peu dans la tête de course : moments privilégiés avant que les kilomètres séparent. Dans la première côte, au milieu des vignes, je compte quinze coureurs devant moi. La première descente, sur Cherves, est tracée au fil à plomb, idéal pour découper de la fibre. Au château de Varennes je trouve la première féminine en train de téléphoner à l’organisateur. Nous sommes un petit groupe à avoir perdu le balisage — pourtant excellent d’un bout à l’autre. Ma montre GPS indique que le tracé est un peu à l’est, et nous le rattrapons.

Après le premier ravitaillement il s’agit encore d’être attentif, car l’itinéraire coupe entre les vignes, dans de raides pentes d’herbe. Le tracé alterne chemins forestiers peu raides, où l’on peut (et doit) courir, monotraces plaisantes, et montées pleine pente sous les sommets, dans lesquelles je m’aide d’une paire de bâtons empruntés aux forêts et qui me vaudra la comparaison à Scott Jurek. À chaque ravitaillement je bois trois verres de Saint-​Yorre, mange quelques quartiers d’orange, parfois un morceau de banane ou des fruits secs et repars. Au deuxième, un coureur semble vouloir abandonner après avoir cassé le bouchon d’une de ses gourdes. Ce serait dommage !

Peu à peu de petites douleurs s’installent : une ampoule sur le pied gauche, un hématome né d’un choc entre genoux, des ischios-​jambiers un peu durs qui m’empêchent de creuser les écarts dans les descentes. Mais, si je perds du temps dans les montées raides (j’ai le pas lent dans ces occasions), je parviens à courir les faux-​plats et ainsi créer de petits écarts. Après être passé dans la minute de mes temps de passage au mont Soubran (50 min), je né parviens pas à maintenir l’intensité d’effort du début de course et termine dix minutes au-​delà de mon objectif, à la treizième place alors que j’espérais rentrer (tout juste) dans les dix. À un mois de l’Ultra Race, l’UBVT offre une excellente préparation puisque le profil comme le terrain sont très similaires. Espérons que le repas d’après-course (saucisson lyonnais au gèné) et l’ambiance générale seront à la hauteur !

Ravitaillements : 1 :3143 (313) 1 :5209 (353) 1 :5637 (716) 1 :5826.

Figure 1. Volume d’entraînement par saison, en kilomètres : j’essaie de me rapprocher du rythme de 2014, cette fois-​ci sans me blesser !Year progressions graph by Stravistix
Figure 2. Préparation des douze derniers mois : état de forme similaire à fin juillet 2016 avant le trail de Vars.Multisports Fitness Trend graph by Stravistix
Figure 3. Allure corrigée de la pente : un départ un peu rapide.Strava
Figure 4. Le tracé avec en blanc les parties marchées (diagnostiquées par le biais de la cadence, mesurée au poignet).rubiTrack 4 Pro
Figure 5. Fréquence cardiaque médiane en fonction du temps de course : avec 162 bpm, j’ai tenu une intensité de 80 % en termes de fréquence cardiaque de réserve.Tracé personnel
Figure 6. Évolution de mon écart avec différents coureurs : on devine les dix minutes qui séparent mon chrono de l’objectif.Strava Flyby
À l’arrivée
Bis
Figure 7. Cotation de la course (base ITRA “général”)Un plateau homogèné avec au moins huit coureurs entre 708 et 759 points.

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2016 

Statistiques pour les quatre dernières années

Pour les activités de course à pied uniquement, compétitions incluses (calcul rubiTrack 4 Pro) :

Rétrospective de 2016 

Davantage de sorties que les années précédentes, mais en moyenne plus courtes. Abandon des sorties longues du weekend à Fontainebleau : le dénivelé est transféré en semaine, sur la butte Montmartre. Accent mis sur l’endurance fondamentale au détriment des allures intermédiaires mais aussi de la vitesse. Fractionnés sur piste remplacés par des défis plus ludiques : course avec le Montmartrobus fin 2015, CR sur Strava, records personnels. Pas de grosse blessure. Premières compétitions les 19 mars et 10 avril avec à la clé des performances modestes, liées à un faible volume d’entraînement en février, mars et avril (figure 1). Saison débutée véritablement le 16 mai pour un niveau stable de juillet à décembre (cote ITRA 619 620, figure 2). Sur le plan alimentaire, les lipides ont pris le pas sur les glucides. Eviction du gluten mi-​2016. Approche paléo.

7 courses en compétition pour un total de 267 km, 12 864 m D+ et 3032 min environ :

Indice de performance ITRA (31122016) : 616 

Points UTMB 2017  :

Figure 1. Stress conjugué (en haut) et temps passé dans chaque zone de fréquence cardiaque (en bas) du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2016 au pas de temps quotidien.rubiTrack 4 Pro
Figure 2. Indice de performance ITRA au 31 décembre 2016.http ://www.i-tra.org/community/luc.gential/240654 

Projets pour 2017 

Probablement un ultra-​trail en fin d’été (possible retour sur l’Échappée Belle en solo — 6 points) et en début d’été un trail long qui pourrait être l’Ultra Tour du Haut Giffre le 17 juin (5 points). Ainsi, avec la Saintelyon 2016 (4 points), 4+5+6=15. Le compte est bon (minimum qualificatif pour une inscription à l’UTMB 2018). En préparation, j’ai en réserve deux projets dans les Alpes, envisageables à partir de fin juin suivant l’enneigement. Enfin, si l’envie est encore là, une quatrième Saintélyon, avec un objectif de moins de 7 h ou top 100. Mais tout cela fait un peu déjà-​vu, et il se peut que j’opte pour un peu plus d’exotisme (Italie).

Saintélyon 2016 

Certains diraient que j’ai pris un départ prudent (classé 489e au premier pointage, tableau 1). En réalité, j’ai réparti mon effort sur la longueur de la course (vitesse ajustée selon la pente, figure 1 ; fréquence cardiaque, figure 2). Ainsi, à Cochollon je suis dernier des douze coureurs sélectionnés dans le Strava Flyby (figure 3). En sautant les ravitaillements de Saint-​Christo-​en-​Jarez et Sainte-​Catherine, je prends la cinquième place du groupe. Mais, gêné depuis le départ par une frontale qui s’éteint et désormais né se rallume plus, je dois m’arrêter sur le sentier de la Sagne, juste avant Saint-​André-​la-​Côte. Il faut dire que l’étroit sentier, verglacé et bordé à droite par une clôture barbelée et des orties à gauche, mérite un éclairage correct. Je perds ainsi deux minutes et vingt-​deux secondes, le temps de remplacer la batterie dans l’obscurité des champs et la froideur de cette cuvette haut perchée (830 m environ).

Vient mon arrêt au ravitaillement liquide de Chaussan — Saint-​Genou. Encouragé par le calme sursitaire des lieux, je présente ma gourde souple à un bénévole disponible pour me servir : celui-​ci me renvoie aux fontaines où ma colère intérieure — ces 1,5 litres sont tout ce que je prévois de consommer sur les cinq ravitaillements de la course — laisse place à la satisfaction de trouver de l’eau pas trop froide. Je repars après quatre minutes et trente secondes d’arrêt et vais alors faire un joli numéro jusqu’au pont sur le Furon après la descente du bois Bouchat.

C’est alors que ma frontale s’éteint définitivement, à environ 25 km de l’arrivée — je comprendrai plus tard que le logement de la batterie est fissuré si bien que le contact né supporte plus guère la traction. Tandis que la lune est couchée, le spectre de l’abandon fait une brève apparition dans mes pensées. Malgré les vitesses qui se sont équilibrées, je passé en tête de mon échantillon d’étude à la faveur des arrêts au ravitaillement de Soucieu-​en-​Jarrest. Les 9,7 kilomètres qui séparent ce quatrième ravitaillement du cinquième et dernier sont pour moi un exercice de patience. Je me fais doubler de toutes parts, alors qu’à ce stade de la course c’est d’habitude moi qui “ramasse”. Outré le fait de courir dans le noir, je paye l’eau sur-​javellisée que je porte depuis Chaussan et dont je né boirai que 75 cl en 3 h 24 min de course, contre 150 cl bus sur les premières 3 h 54 min de course. La prochaine fois, non seulement je contrôlerai la température de l’eau, mais je la ferai analyser par un centre spécialisé.

À Chaponost, et même si j’avais prévu les choses différemment, je prends le temps d’avaler deux pâtes de fruit, quelques quartiers d’orange, de la banane et un peu de chocolat. Cela me coûte 2 min 30 s, mais je sens mes forces revenir (figure 4). Je négocie les zones non éclairées en levant un peu les pieds, rasant parfois d’énormes blocs de granit posés au milieu du chemin, scrutant les ombres dans le noir. Sur les hauteurs de la célèbre côte de Beaunant un coureur lâche : celui-​là, il est motivé ! Les zigzags du City Aventure ferment le thème Running in the dark. Vient la descente des escaliers du chemin du Courtillon, occasion unique de puiser dans le répertoire montmartrois et tordre la courbe du Strava Flyby. Un spectateur loue ma belle foulée pourtant bien amochée par les kilomètres. Je termine quatrième de la troupe virtuelle, franchissant l’arche d’arrivée dans une confusion parfaite et l’anonymat le plus complet (vidéo 1). J’aurai mangé trois gels et une barre et demie, mais la palme revient à Damien qui valide la Saintélyon sans aucun apport solide en course.

Résultat : 7 h 18 min 26 s, 139e sur 6000 inscrits, 5937 partants, 5154 arrivants (figure 7). 72,4 % de la vitesse du vainqueur Emmanuel Meyssat. Cote ITRA 619 (/ 1000), soit une cote en base 1775 de 1099 (tableau 2).

Objectif personnel fixé avant la course : 7 h 12 min pour valider une moyenne de 10 km/h sur les 72 km prévus (avant débalisage et modification du tracé). Temps annoncé avant la course : entre 7 h 15 min et 7 h 20 min.

Températures : 0,3 °C à Saint-​Étienne — Bouthéon à minuit loc. (mini –0,2 °C), –1,6 °C à Lyon — Bron à 7 h loc. (mini –1,9 °C).

Matériel sur moi : chaussures Salomon S-​Lab Sense 3 Ultra (842 km à la fin de la course), chaussettes basses Monnet, trois-​quart Gore, T-​shirt manches longues Craft, gants Windstopper Gore, buff Millet (au cou), frontale Stoots MiniMax, sac à dos Salomon XT Wings 10+3.

Matériel dans le sac : veste Bonatti Salomon, batterie de rechange Stoots, couverture de survie, sifflet, gourde souple Soft reservoir 1,5 l Salomon, 6 gels (3 consommés) et 2 barres bio-​paléo-​etc. (1,5 consommée), BCAA OVERSTIM.s.

Sac coureur : sac à chaussures CNR du Lyon Urban Trail 2016. Surpantalon Bonatti Salomon, téléphone portable, etc.

Hydratation en course : 1,5 l avec 2 sachets Punch Power Biodrink antioxydant saveur citron vert jusque Saint-​Genou, puis 75 cl d’eau plate jusqu’à l’arrivée (porté 1,5 l). Ajouter 50 cl de Saint-​Yorre en attente.

Entraînement : en novembre, 133 km avec 4250 m de dénivelé positif (figure 6).

Merci à toutes les lumières de cette nuit.

Tableau 1. Tableau des points de passage (LiveTrail).Le chrono démarre à 2341 min 8 s. La distance est surestimée (suppression du passage à Champanel).
Tableau 2. Mon indice de performance ITRA après cotation de la Saintelyon.La régularité semble être ma marque de fabrique.
Figure 1. Analyse de l’allure ajustée selon la pente (Strava).Cinq premiers kilomètres (+83 m et –85 m) à 12,2 km/h de moyenne. Mille derniers mètres à 14,1 km/h et quatre cents derniers mètres (ce qui correspond précisément à la rive gauche du Rhôné) à 15,3 km/h.
Figure 2. Évolution des paramètres avec la distance parcourue (rubiTrack 4 Pro).Il m’a fallu trois kilomètres pour me rendre compte que ma ceinture cardiaque était détachée et y remédier tout en maintenant l’allure cible de 12 km/h sur le plat (12,1 km/h mesurés sur une section de 1,41 km avec +20 m et –18 m entre le rond-​point de la rue des Mineurs à La Talaudière et la rue de la Vaure à Sorbiers).
Figure 3. Strava Flyby.Ma course sert de référence (droite y = 0 m, en noir). Une ordonnée positive signifie que le coureur me précède : trois coureurs me devancent à l’arrivée.
Figure 4. Comparaison d’effort (Strava).Drogué par la pollution lyonnaise, je n’ai pas reconnu Olivier.
Figure 5. Comparaison aux huit premières femmes et cinq premiers hommes (LiveTrail).Que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, la différence se fait entre Soucieu et Chaponost. C’est là que j’ai manqué de relance. http ://saintelyon.livetrail.net/compare.php
Figure 6. Préparation : volumes, charge et stimuli d’entraînement à la résolution quotidienne (rubiTrack 4 Pro).Six derniers mois (60 sorties). Surcompensation (voir Équilibre, en haut) de +29,5 le 3 décembre (+29,1 la veille de l’Impérial Trail de Fontainebleau –17 sept.- où j’ai fini 6e).
Figure 7. Répartition des finishers solo de la Saintelyon 2016 (tracé personnel).
Figure 8. Fréquence cardiaque médiane en fonction de la durée de l’effort (tracé personnel).La valeur de 169 bpm a été attribuée aux premières minutes de course.
Figure 9a. Tracés 2016 (rouge), 2015 (vert pomme) et 2013 (bleu).Avec en étiquette le point haut de chaque édition.
Figure 9 b. Statistiques pour les trois éditions courues (rubiTrack 4 Pro).Distances et dénivelés recalculés par rubiTrack (lissage de l’altitude activé).
Video du dossard 5257 (LiveTrail)

Montage court, sorti le 6 décembre (2 min).

Le film, sorti le 12 décembre (13 min) — je passé devant la caméra à 1 :30.

Figure 10. Idem figure 5 avec uniquement les deux premiers du général, les deux premières féminines, Julie (8e F) et moi qui avons connu la même mésaventure au même moment, et du coup presque au même endroit.Allumez la lumière !

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Traversée des Bauges par le GR 96 

De Chambéry à Doussard (Lac d’Annecy), en 1030 min. Voir mon compte-​rendu sur camp​to​camp​.org.

Ma trace retouchée aux endroits où j’ai hésité sur l’itinéraire (profil calculé à partir d’une base de données d’altitudes) :

Ma trace originale (altitudes relevées sur le terrain) : Ma trace retouchée sur fond IGN :

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Lyrican’trail 2016 (22 km)

Take-​home messages :
#1 : En cas de chronométrage manuel, éviter de passer la ligne d’arrivée à 24,8 km/h.
#2 : Penser à rester éveillé quand le balisage semble béton, en particulier si l’organisateur a disséminé des panneaux humoristiques sur le parcours.
#3 : Oser lever les pieds là où le sol est couvert de feuilles mortes et sa vitesse, supérieure à 13 km.h-1.
#4 : On peut reprendre une minute dans le dernier kilomètre, à condition de bien vouloir courir les dernières côtes à 15 et 20 %.

Je me place treizième sur 204 classés en 1 h 56 min 30 s (156 min 44 s au chronométrage manuel). Damien termine 33e en 2 h 3 min 46 s. Voir le classement complet.

Parcours non dévoilé, 100 % surprise.

Météo : grand beau temps frais, 5 °C au départ. Bu 0,8 litre de la boisson longue distance de Punch Power saveur citron, dosée à 40 g pour 500 ml. Rien mangé. Pas d’arrêt au ravitaillement liquide du km 11.

Profil du 22 km du Lyrican’trail 2016, donné pour 22 km et 500 m de dénivelé positif comme négatif.Le dénivelé avoisine en réalité les 800 voire 900 m. Ici, le lissage appliqué semble excessif, tandis que sans lissage (courbe grise) le dénivelé s’élève à 913 m

Strava FlybyDeux erreurs d’itinéraire, à 7,5 et 12,5 miles, qui me coûtent respectivement 52 et 33 secondes (et 13 m de dénivelé). Très fort finish. Mes deux chutes sont invisibles.

Courbes temporelles d’altitude, fréquence cardiaque, vitesse et cadence (mesurée au poignet).FC médiane de 178 bpm. Pas de fléchissement de la fréquence cardiaque ; au contraire, le départ à 15 km.h-1 peut paraître prudent puisque la régression linéaire s’écrit FC = 177,1397 + 0,9658 H.
Tracés 2015 (en bleu) et 2016 (en rouge) du 22 km.Distance identique, dénivelé rehaussé d’environ 200 m (Openrunner/IGN).
Cotation de la course (base ITRA “général”)Performance difficile à estimer en raison de cotes personnelles mal établies.

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Impérial Trail de Fontainebleau 2016 (59 km)

La version mobilité douce, ça donne : lever à 5 h, départ à 539, train R de 6 h 19 (41 min), bus 1 de 7 h 05 (19 min) puis 2,3 km de marche jusqu’au Stade Équestre du Grand Parquet. Les dossards sont à retirer avant 8 h 30.

Le temps est gris, plutôt frais, laissant entrevoir la possibilité d’une averse. Avant que le départ de la course né soit donné, à neuf heures, j’ai le temps de prendre connaissance du parcours, qui n’est pas diffusé sur internet. C’est un moment important car les actes de débalisage sont courants. Je reconnais dans les grandes lignes le tracé de 2015 , ce qui me conforte dans l’idée de courir à domicile.

L’échauffement me rassure également sur le fait que les tendons péronniers latéraux de ma cheville droite puissent supporter les Salomon S-​Lab Sense 4 Ultra qui m’ont été expédiées par mon père en début de semaine. Dans quelques heures elles afficheront plus de mille kilomètres, faisant taire l’adage 200 g — 200 € — 200 km. C’est que les Sense 5 Ultra, dont la semelle est plus épaisse de cinq millimètres et le contrefort peut-​être plus rigide, m’ont trop fait souffrir lors du trail du Galibier pour que je né prenne le risqué de subir cela encore six heures.

Quelques longues minutes passent avant que je né perde de vue la tête de course. Je la retrouve dans la spirale du Mont Aigu où le sol est marqué d’une flèche pointant dans la direction d’où l’on arrive. Le fait qu’aucun coureur né vienne à notre encontre conforte chacun dans l’idée que le chemin est devant. Mais cela donne le ton de ce qui va suivre.

Je me promèné sur “mon” sentier bleu du Mont Ussy jusqu’au ravitaillement de la Croix d’Augas où je me fais rappeler à l’ordre en sautant une rambarde avec délibérément plus d’énergie que nécessaire — et que le petit détour que j’aurais dû faire. Puis dans les bois je m’abstiens de couper à deux endroits : le premier raccourci, qui évite le visuel de la route, est bizarrement évité cette année. Sur les sentiers 1415 et 4/3, que j’ai beaucoup fréquentés à l’entraînement, je cours à l’économie de geste la plus totale. Cela me permet d’arriver au Cabaret Masson en quinzième position avec dans les jambes tout juste le poids des kilomètres parcourus. Au carrefour de Belle-​Croix, un bénévole m’informe que le balisage s’interrompt sur le sentier bleu. Je né dis rien. Le coureur qui me suit est dans un fauteuil, et nous gagnons sur d’autres un temps précieux. En revanche, à utiliser constamment ma vision périphérique depuis maintenant plus de trois heures, je m’épuise nerveusement autant qu’on peut le faire sur une Échappée Belle. La première occasion de relâchement me pousse à la faute : peu après avoir repris le quatorzième — ma place de l’an dernier — je trébuche sur une racine et roule sur mon épaule gauche comme si ce geste avait été appris. À Apremont, après un temps de réflexion, je fais le choix de m’arrêter desserrer un lacet avant qu’il né me crée une ténosynovite des tendons du coup de pied (droit). Ainsi, mon compagnon de route me distance, et je me retrouve seul. C’est là que je fais l’erreur de continuer tout droit sur le sentier bleu que j’ai l’habitude d’emprunter à l’entraînement. Errant sur la platière en m’interrogeant d’un possible débalisage, j’aperçois la tente de ravitaillement que j’atteins à la surprise des uns et des autres, dont mon équipier. Je me sens alors désolé de m’être soustrait au détour par les gorges, mais né veux me laisser submerger par ce qui est fait et me donne pour tâche de prendre suffisamment d’avance pour qu’il n’y ait pas de contestation à l’arrivée.

Même si je mange peu, je me satisfais de m’hydrater en quantité suffisante. C’est aussi la première fois que j’ai plaisir à boire de la Saint-​Yorre au lieu d’une eau plate. Nous sommes entrés dans la seconde partie, plus roulante, où ceux qui parviennent à maintenir l’allure font la différence. C’est là que j’avais laissé partir Marion l’an passé. À présent je me surprends à distancer mes concurrents tandis que j’en rattrape d’autres. Le terrain m’offre par deux fois la possibilité d’utiliser mon arme la plus efficace : la course en faux-​plat montant. Je gagne ainsi deux places sans grand effort. Il faut dire que sans bâtons je marche vraiment lentement ! Quand le terrain redevient technique, je m’efforce d’utiliser encore la force élastique là où beaucoup casseront leur foulée pour marcher et perdre l’équilibre dynamique.

Sachant qu’au mois trois concurrents me suivent de près, à la vue de deux coureurs bien en jambe dans la ligne droite qui suit le ravitaillement d’Arbonne (km 47) je décide de né pas m’arrêter — je prends juste un quartier d’orange. Ma réserve d’eau doit me permettre de tenir jusqu’aux abords du ravitaillement liquide de Franchard. Une fois la poche à eau définitivement vide, vers le km 52, je croise un bénévole qui né confirme pas le point d’eau du km 55 mais me propose à boire, ce que je refuse. J’ai vraiment très soif lorsque j’aperçois le poste de ravitaillement, mais on m’encourage à aller chercher le sixième qui serait cramé. Je m’exécute, moi qui pensais être alors neuvième. Quand je rattrape et passé le coureur, celui-​ci né me semble pas si mourant que ça puisqu’il me colle aux basques. Je regrette un moment de né pas l’avoir passé en sur-​régime, mais ai gardé souvenir du jeune concurrent que j’avais fait mine de “déposer” l’an passé au même endroit avant qu’il né se fasse la belle dans le dernier raidillon. Sur la crête de la dernière bosse je né me laisse pas convaincre par la rubalise que j’aperçois à l’extrémité droite de mon champ de vision et redescends sur le sentier bleu avant de couper à flanc dans les arbustes pour retrouver la bonne ligne. C’est quand j’ai fini de chercher des yeux le concurrent qui aurait pu m’avoir dépassé que je comprends aux applaudissements que la place de cinquième était prenable. En fait, même le quatrième était prenable, mais je n’oublie pas ces quelques minutes gagnées par erreur à Apremont et qui me valent une place. L’an passé, j’avais perdu deux minutes ici, en 2013 quatre minutes aux Glières à 600 mètres de l’arrivée. Il faut peut-​être accepter une part d’incertitude dans ce sport particulier. Je serais prêt à recevoir une pénalité à condition que l’on épluche les traces de chaque concurrent, car il y a eu beaucoup de jardinage, (j’en suis convaincu) involontaire. Au point que certains ont abandonné à force de perdre le nord.

À l’arrivée, le speaker qui m’interroge me trouve marqué par l’effort. Je tente de justifier la chose par la soif, omettant le rythme que je me suis forcé à tenir sur la seconde partie de course. Je n’ai pas fini de m’interroger sur ces fins de course dans lesquelles je “ramasse” beaucoup de coureurs qui pourtant s’alimentent beaucoup plus que moi. J’en reviens souvent à cette histoire de glucides et de lipides dans l’alimentation de tous les jours, et me demande toujours à quelle place j’aurais fini si la course avait été prolongée d’une poignée de kilomètres.

Je termine sixième sur 245 classés et 350 inscrits, en 6 h 13 min 24 s. Je m’étais donné pour objectif de finir dans les dix. Même si le niveau moyen de l’Impérial Trail est un peu inférieur à celui d’un trail de montagne, je suis très content de pouvoir réaliser ce genre de “perf” avec un volume d’entraînement aussi faible (je cours 22 km par semaine dans Paris…). Ma prochaine course pourrait être le Lyrican’Trail (22 km) le 9 octobre. Ensuite il y aura la Saintélyon pour ma troisième participation. Entretemps, peut-​être l’UTLO si je daigne faire tous ces kilomètres… de train.

Résultats sur topchrono​.biz.

Indice d’endurance sur cette course ? Par régression linéaire, FC = 176,718 — 2,586 H, où H est le nombre d’heures de course. En 2015 : FC = 179,086 — 3,866 H.

Aux incertitudes sur la distance et le dénivelé près, ma course est pour Softrun de niveau 82, contre 83 pour le trail du Galibier 2016 et 82 pour le trail de Vars 2016. L’Impérial Trail 2015 serait à 78.

Figure 1. Charge d’entraînement quotidienne sur les 18 derniers mois (rubiTrack 4 Pro).Montée en charge suivie d’une phase de surcompensation (en dépit du fait que j’ai longtemps pensé que la course aurait lieu dimanche).
Figure 2. Cotation de la course (base ITRA “général”).Performance de 631, très proche de celles des trails du Galibier (629) et de Vars (631) courus respectivement quatre et sept semaines plus tôt.
Figure 3. Comparaison sur les segments courus en 2015 et 2016, ainsi que dans les sections distinctes si elles sont pertinentes.En 2015 je m’étais effondré dans la seconde partie, après le ravitaillement d’Apremont.
Figure 4. Profil altimétrique de l’Impérial Trail de Fontainebleau annoncé à 59 km et 1500 m de dénivelé positif comme négatif.Relevés alti-​baro (Suunto Ambit 3 Peak Nepal Edition) filtrés et corrigés des effets barométriques.
Figure 5. Strava Flyby ou les meilleurs spots de jardinage.https ://www.strava.com/activities/716506374 
Figure 6. Courbes temporelles d’altitude, fréquence cardiaque, vitesse et cadence.Cadence mesurée au poignet.
Figure 7. Strava Flyby pour analyser les écarts entre coureurs.Tout se joue dans la seconde moitié de la course : devant moi, Sébastien Germain (quatrième) fait une course remarquable tandis que trois autres concurrents diminuent considérablement leur allure dans la seconde moitié.
Figure 8. Fréquence cardiaque médiane en fonction du temps de course.168 pour cette course contre 167 pour l’édition de 2015, elle aussi représentée. Les deux courses de l’été sont situées à l’aplomb de ces deux-​là.

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Convertir les résultats de course de L-​Chrono (PDF) pour Kikourou (CSV)

Le script est écrit en R et fait appel au bash.

rm(list = ls(all.names = TRUE)) ; gc()
library(dplyr)
library(data.table)
library(stringr)

path <- "/home/lg/trail/resultats"
setwd(dir = path)

# 0. download pdf
url <- "http://www.l-chrono.com/resultats2016/trail_du_galibier_46.pdf"
pdffile <- basename(path = url)
download.file(url = url, destfile = pdffile)

# and set file names
txtfile <- gsub(pattern = ".pdf", replacement = "_1.txt", x = pdffile)
regfile <- gsub(pattern = ".pdf", replacement = "_2.txt", x = pdffile)
outfile <- gsub(pattern = ".pdf", replacement = ".csv", x = pdffile)

# 1. convert pdf to text
cmd1 <- sprintf("pdftotext -layout -raw %s %s", pdffile, txtfile)
system(cmd1)

# 2. select lines matching regex
pattern <- "(\\d+) (.*) n°\\d+ \\d\\d \\d+ (..)([MF]) \\d+ [MF] (\\d\\d:\\d\\d:\\d\\d) \\d+\\.\\d\\d (.*)$"
cmd2 <- sprintf('grep -P "%s" %s > %s', pattern, txtfile, regfile)
system(cmd2)

# 3. capture regex groups into columns
x <- readLines(con = regfile)
out <- str_match(string = x, pattern = pattern)

# 4. save data
DF <- out[,2:7] %>% as.data.frame()
setDT(x = DF)
setnames(x = DF, old = c("V1","V2","V3","V4","V5","V6"), new = c("class","nom","cat","sexe","temps","club"))
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DF[club %in% c("/"), ':='(club = ""), ]
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Trail du Galibier 2016, 46 km

L’idée est venue d’Alexandre qui en 2015 décrochait une belle quarantième place au trail des Aiguilles, son premier trail. La perspective de m’aligner à ses côtés trois semaines après le trail de Vars me plut, et, bientôt, mon cerveau tissait des connexions mentales fortes convergeant vers l’arche d’arrivée de Valloire. Quand il m’annonça son souhait de consacrer son weekend à de l’alpinisme, j’avais étudié le parcours au point d’être convaincu d’en avoir déjà effectué la moitié. Je réservai donc logement, train, bus, taxi et peaufinai une préparation légère mais de qualité. Convaincu qu’en montagne on né doit rien entreprendre sans volonté, je respectai son choix.

Après que j’eus traversé la région par les transports en commun, pris possession de mon dossard et de mon logement, l’heure du déjeuner était largement passée. Vers 1730, j’avalai 250 g de pâtes sans gluten, 190 g d’une sauce tomate aux olives chère à Alexandre et 100 g d’emmental rapé. Pomélo, framboises, mûres, gâteau de riz au caramel, bananes venaient compléter le repas. J’expérimentai une sorte de régime norvégien accéléré, moi qui n’avais pas acheté de pâtes depuis des années. À moins que ce né fût une pasta party avancée du temps nécessaire à la digestion.

Je crois m’être couché vers 21 heures avec un réveil à 540. Sur la ligne de départ, il me sembla découvrir un plateau assez homogèné derrière deux ou trois coureurs bien affûtés dont Matthieu Brignon. C’est étonnant ce qu’un corps peut raconter. Il se façonne par petites touches qui sont les gestes répétés de l’entraînement.

Ma montre était programmée pour m’informer, aux endroits facilement reconnaissables, des temps de passage de Chrystelle Lambert lors de l’édition 2014, où elle finit troisième. En étudiant sa course, je n’avais décelé aucune erreur de gestion. Il me fallait seulement corriger son temps de 3 min 30 s en compensation des 700 mètres ajoutés cette année pour étirer le peloton. À Crey Rond, grâce à de nombreuses relances sur les faux-​plats, imprimées je dois dire par la troisième et future deuxième féminine, je me trouvai ainsi dans le rythme de Chrystelle. Au terme de la première descente, dans laquelle je passai Estelle, je m’étais débarrassé du terme correctif qui, nourri par la fatigue, serait tôt ou tard devenu encombrant.

C’est alors que l’écart virtuel avec mon inconnue se stabilisa. Je connaissais désormais avec précision le temps qui me séparait de l’arrivée. Ainsi, en discutant avec Élodie dans la montée vers Plan d’Orient, je lui confiais que je la voyais finir avec Estelle, entre 6 h 25 min et 6 h 30 min, aux places 2 et 3, autour de la vingtième au scratch. Je vous laisse scruter la fiche de résultats. Analyser et prévoir est mon métier, mais dans le trail et les sports de montagne en général je viens aussi chercher l’imprévu. En devenant “expert” sur des distances comme celle-​ci, je né dispose plus que d’une pincée du précieux ingrédient. Je le retrouverai dans les ultras qu’il me tarde de vivre, deux ans après mon abandon sur l’Échappée Belle. S’enfoncer dans la nuit à la seule force mentale ouvre sur des dimensions intérieures cachées. Avec une foulée des plus économiques, un maniement des bâtons appris à l’école du ski-​alpinisme et une bonne technique de descente, je pense sur de très longues distances pouvoir jouer à une meilleure table.

En attendant, la fatigue frappait à la porte, me faisant perdre plusieurs fois lucidité et chemin. La voix d’un coureur me ramena à droite alors que je filais droit sur le lac des Cerces qui me tendait les bras. Aussi, m’alimenter devint difficile, au point que je n’allais manger que trois barres en six heures. Heureusement, entraînements à jeun, jeûnes et régime pauvre en glucides s’étaient depuis longtemps organisés pour me ramener à bon port. Passé le relatif coup de moins bien de la montée au col du Galibier, dans laquelle je crois avoir doublé deux coureurs mais perdu une partie de mon avance sur au moins deux de mes poursuivants directs, la course se résumait à une descente gravitaire que j’entamais à la quinzième place, ayant pris soin de compter les places gagnées et perdues depuis le dernier point de contrôle.

Souffrant d’un conflit entre chaussure et malléolé, je préférai me laisser porter par les endorphines. Je demandai à un bénévole le pointage du concurrent que j’imaginais et né voyais pas. On m’annonça un numéro à quatre minutes. Une course de plusieurs heures est une suite de petits objectifs qui se tiennent les uns aux autres et que l’on regarde à travers une loupe. En arrivant dans la vallée, où il faut relancer sur quelques remontées, je dépassai des coureurs du trail des Aiguilles puis rejoignis à un kilomètre de l’arrivée Lucie, pompière à Valloire et future vainqueur de l’épreuve. Je finis au sprint jusqu’à la polaire finisher, laissant la jeune femme savourer sa victoire chez elle.

Je termine 13e sur 148 inscrits, 134 partants et 115 finishers (classement complet). Lors de ma prochaine compétition, qui sera l’Impérial Trail de Fontainebleau, je tenterai de né jamais perdre le sentier — je devais avoir envie de me baigner dans le lac des Cerces — et de manger quelque chose en course.

En relevant les neuf principaux points hauts et bas du tracé (figure 1), ce qui peut être réalisé sur carte, le dénivelé s’élève déjà à 2925 m. C’est dire combien l’estimation officielle de 2660 m était optimiste. Mon calcul donne autour de 3120 m. Pour ce qui est de la distance, une fois n’est pas coûtume je né suis pas mon algorithme de correction et estime qu’il y a autour de 45,0 km (2D), dont 0,7 km de plus que lors des éditions 2013 à 2015.

Figure 1. Profil altimétrique du trail du Galibier annoncé à 46 km et 2660 m de dénivelé positif comme négatif.Relevés alti-​baro (Suunto Ambit 3 Peak Nepal Edition) filtrés et corrigés des effets atmosphériques (précision de l’ordre de ± 4 m).

J’ai moins “coincé” qu’à Vars (figures 2a et 2 b). Il faut dire que les températures fraîches m’ont davantage convenu.

Figure 2a. Courbes temporelles d’altitude, fréquence cardiaque, vitesse et cadence.Cadence mesurée au poignet.
Figure 2 b. Analyse de la vitesse adaptée à la pente.Strava

Sans surprise, je suis meilleur descendeur que grimpeur (figure 3).

Figure 3. Comparaison avec deux coureurs arrivés avant moi et deux autres derrière moi.Strava

Cette performance serait ma meilleure en compétition (figure 4). Au ressenti, j’irai tout de même repêcher les Cabornis 2014 et la Saintelyon 2013, car il faut tenir compte des conditions.

Figure 4. Estimateur de performance Softrun.http ://www.softrun.fr/index.php/les-calculateurs/estimateur-de-performances

Au cotomètre, on est dans les mêmes eaux qu’à Vars (respectivement 629 et 631, figure 5).

Figure 5. Cotation de la course (base ITRA “général”).Performance de 629, finalement proche de celle au trail de Vars couru trois semaines plus tôt (631).

L’analyse de la fréquence cardiaque au travers de sa médiane né décèle pourtant pas de grande défaillance, au contraire de Vars (figure 6).

Figure 6. Fréquence cardiaque médiane en fonction du temps réalisé.Fréquence cardiaque médiane de 165, contre 160 au trail de Vars.

Indice d’endurance “cardiaque” sur cette course ? Par régression linéaire, FC = 177,083 — 3,585 H, où H est le nombre d’heures de course. C’est mieux qu’à Vars !

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Salomon S-​Lab Sense 5 Ultra

La relève est arrivée ce matin. Au rythme d’une paire nouvelle par an, j’ai couru avec tous les modèles non SG (Softground) depuis la première Sense. Mes quatre premières paires affichent entre 703 et 942 kilomètres. J’ai presque de quoi remplir une étagère du meuble de Kilian.

Mon “parc”.Visualisation : rubiTrack 4 Pro.

L’usure finit par altérer ma biomécanique de course, assez rapidement en fait. Toutefois, je considère qu’elles sont encore en état — le mesh commençant à se déchirer après environ 900 km — et en laisse une paire aux quatre coins (sic) de la France de manière à voyager le plus léger possible.

Sense 5 Ultra (gauche) et Sense 4 Ultra (droite).À respectivement 0 et 942 km.

Si les S-​Lab Sense donnent parfois l’impression de courir pieds nus sur des LEGO, elles restent à mon sens la meilleure chaussure de trail. L’amorti et la protection sont réduits au minimum et doivent être compensés par la technique de course. C’est vrai également pour l’accroche. En retour, on bénéficie d’une chaussure légère et souple, tournée vers la performance. Avec un drop de 4 mm, elle obtient un index minimaliste de 60 % pour le modèle précédent (la semelle a depuis gagné 5 mm). Le chaussant convient aux pieds fins.

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Crête de Peyrolle

Tout se court sauf la partie raide de la crête menant au Serre des Aigles et le raccourci du chemin des Salettes entre les altitudes 1390 et 1450 m. On appréciera notamment la section à 13 – 14 % entre la Croix de Toulouse et le blockhaus de Malfosse. Le point le plus haut n’est pas la Croix de la Cime mais une épaule à l’ouest du point 2633. Après avoir laissé Alexandre au col du Granon, où nous avons profité de la buvette en compagnie d’Avital et leurs filles, Damien et moi avons effectué la descente sur le vieux village de Chantemerle (fontaine en contrebas de l’église), paumatoire à souhait, en 0 :3317.6. Avec une meilleure connaissance de l’itinéraire, nous serions probablement passés sous les trente minutes. À noter que les cyclistes montent et descendent le col en 38 et 12 minutes respectivement. Points d’eau : WC au départ (fermés à 630), fontaine de Bön Repos (après 2,3 km), buvette du Granon, fontaine à l’arrivée. Bu 1,5 litre avant la Croix de la Cime et un peu moins d’un litre sur le reste du parcours, sans compter le café au Granon.

Profil du parcoursRelevé alti-​baro corrigé des effets météorologiques
Briançon depuis la crête de PeyrollePhoto : Alexandre.

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Traversée du Jura de Bellegarde-​sur-​Valserine à Saint-​Cergue (VD)

La chaîné se découpe en autant de morceaux que le wagon a de vitres, et, depuis ma place, il m’est impossible d’en voir la totalité. Au retour, collé contre la double vitrage, je manquerai encore d’angle pour mesurer la distance parcourue. C’est en fait quand on débouche sur la crête, au niveau du Grand Crêt d’Eau, que l’on est le mieux placé pour prendre des mesures. À ses pieds, coincé dans l’obscurité du matin, le viaduc de Bellegarde donne l’échelle avec ses 1055 mètres de long et 130 de portée principale. Devant, les monts se juxtaposent, se superposent et enfin se confondent. À droite, le regard s’ouvre sur le lac Léman, au-​dessus duquel s’élève le mont Blanc.

Au Grand Crêt d’Eau, vue vers le nord.Photo : Charles.

Les crêts nus se parent des premiers rayons du soleil quand nous débouchons sur les hauteurs, à l’altitude de 1500 mètres, tandis que la foulée tente d’égaler le silence des lieux. Après 3 h 49 min d’effort, nous nous arrêtons transvaser ma réserve d’eau dans ma gourde souple d’1,5 litre. Cela me permet de tenir jusqu’au refuge de la Loge que nous atteignons peu avant 10 h, en phase avec nos projections. Nous achetons de l’eau, mangeons un jambon-​beurre puis repartons vers le Colomby de Gex et bientôt le mont Rond. Après le col de la Faucille nous traversons d’obscures forêts au fond desquelles le sentier se joue de la carte. Puis la borne frontière annonce la dernière ascension : la Dôle. Le paysage s’embellit alors de ces murs de pierres sèches qui caractérisent si bien les pâturages du Haut-​Jura. En arrivant sur Saint-​Cergue nous abandonnons l’idée de poursuivre jusqu’à Nyon pour nous satisfaire d’une ligne évidente et rectiligne qui échappe encore aux organisateurs de trails.

Au Colomby du Gex, vue vers le sud-​ouest.Photo : Charles.
Analyse. Les circuits correspondent aux pauses et au passage au Crêt de la Neige.Données Suunto et Garmin combinées et éditées. Visualisation : rubiTrack.

Énergie apportée par l’alimentation en course (11 barres et gel + sandwich) : 2300 kcal.
Eau consommée pendant la course : environ 6 litres.

Lien vers la sortie camptocamp.

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Étretat — Yport en boucle par les GR 21 et 21 B

Enregistrement Ambit 3 Peak Nepal Edition et 910XT pour la fréquence cardiaqueVisualisation : rubiTrack.
À la pointe de la CourtinePhoto : Alexandre.

En résumé : Environ 38,2 km et 870 m D+. Ravitaillement en eau aux WC publics des plages d’Étretat et Yport. Beau temps frais, environ 16,5 °C, vent faible d’ouest. Végétation dense sur la crête joignant les valleuses du Curé et d’Étigues (hors GR 21), avons récupéré le GR 21 au départ du sentier des crêtes. KM 31 à 34 très humides suite aux récents orages (43,8 mm enregistrés à la station d’Octevile sur les journées de dimanche à jeudi). Quelques ronces et orties. Balisage parfois discret. Des passages physiques dans les herbes mi-​hautes alternent avec les billards d’herbe rase.

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Wings for Life World Run

J’ai calculé à partir de ma vitesse maximale aérobie (VMA, en km/h) et de mon indice d’endurance (IE), tous deux estimés par soft​run​.fr sur la base de mes résultats en compétition, quelle distance je pourrais espérer courir avant d’être rattrapé par le Catcher Car lors de la course Wings for Live World Run (Wikipédia). La réponse est 56,41 km (en 3 h 55 min 14 s, à 14,39 km/h), à comparer aux 88,44 km (en 5 h 30 min 44 s, à 16,04 km/h) du record actuel (voir figure ci-​dessous). Comme le Catcher Car accélère, le ratio des distances parcourues (0,638) n’est pas égal au ratio des temps (0,711).

Distances parcourues par le Catcher car (rouge), le recordman de l’épreuve (vert, vitesse constante) et, de manière purement virtuelle, moi-​même sur la base de mes performances passées toutes distances confondues (bleu, vitesse constante).N.B. En pointillés, distance maximale qu’il est possible de courir pour un temps donné quelconque de l’axe des abscisses.

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Enneigement des massifs français

Pour faire le point sur l’enneigement des massifs au 24 avril 2016, j’ai retenu les stations de ski disposant d’au moins un relevé de hauteur de neige après le 23 février 2016 à 8UTC. Il y en a quarante. Si j’ai pris soin de nettoyer les séries de leurs valeurs aberrantes, je l’ai fait de manière automatique, et il peut donc exister un pourcentage de valeurs aberrantes non corrigées de même que de valeurs correctes abusivement supprimées. Ces graphiques illustrent, par exemple, le fait que l’hiver 2015 – 2016 né tient pas la comparaison avec 2012 – 2013, malheureusement l’analyse se heurte rapidement au problème de la qualité des données remontées (ou plutôt descendues) par les stations de ski.

Relevés de hauteur totale de neige pour 40 stations de ski françaises.Cliquez pour afficher la figure en haute résolution.

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Lyon Urban Trail 2016 (23 km)

Le Lyon Urban Trail (LUT) a lieu dimanche, et il reste des places. Voilà ce que j’apprends dans le TGV qui m’emmèné à Lyon. J’ai gardé en mémoiré le plaisir pris à l’entraînement sur le parcours du 12 km de l’édition 2012 et me laisse facilement prendre au jeu. Je m’inscris sur le 23 km (les parcours 2016 font 8, 14, 23 et 35 km), faute d’avoir pratiqué la moindre activité physique depuis trois semaines. On devrait créer une catégorie spéciale pour les coureurs intermittents – nul doute que je ferais partie de l’élite. En attendant, je me retrouve avant l’heure dans la catégorie V1 H, et cette erreur de l’organisation semble coller à la réalité du jour. Je marche sur ce parcours de 23, 2425 km les pentes que je courais sur le 61 km du Trail des Fiz, alors que j’étais peu entraîné ! Je termine avec quinze minutes de trop par rapport à mon niveau de forme moyen, mais sans blessure. 119e sur 1315 arrivants (1335 partants) en 2 h 21 min 10,50 s. Bravo à Aurélien qui fait une belle onzième place. Résultats complets sur lut​.live​trail​.net.

À l’arrivée.
Analyse de l’allure ajustée selon la pente (Strava).Même si je n’ai pas réussi à m’alimenter suffisamment, je n’ai pas connu de défaillance particulière. Ma progression a été régulière après un départ rapide typique des courses à singles / ruelles.
Segment Lyon Urban Trail 23 K — 2016 : comparaison avec les quatre meilleurs chronos (Strava).Sans bâtons ni entraînement, j’ai été lent dans les montées, rapide dans les descentes.
Segment Lyon Urban Trail 23 K — 2016 : comparaison avec quatre des meilleurs chronos féminins (Strava).J’ai accéléré à 4 km de l’arrivée, gagnant quelques minutes.

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L’isotherme 0 °C dans les Alpes

Contexte et objectifs

L’altitude du 0 °C dans la troposphère libre compte parmi les paramètres météorologiques les plus suivis par les alpinistes. Moins sensible au réchauffement diurne que la température de l’air à deux mètres, il permet de se faire rapidement une idée de la température de la masse d’air au-​dessus de la couche limite, de l’altitude de la limite pluie-​neige, ou encore de la qualité du regel. Donné dans les bulletins de prévision spécialisés (bulletin neige et avalanche de Météo-​France, bulletin montagne départemental de Météo-​France), les prévisions d’isotherme 0 °C né peuvent être pleinement utiles aux montagnards que s’ils en connaissent les valeurs de référence pour chaque mois de l’année et éventuellement un massif donné.

Sans doute vous êtes-​vous déjà posé les questions suivantes. L’isotherme 0 °C est-​il stable au cours de la journée ? Peut-​il, dans les Alpes, atteindre les 4000 m en hiver ? Évolue-​t-​il dans les mêmes plages d’altitudes entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud ? Présente-​t-​il une tendance à la hausse sur les dernières décennies ? La présente étude, qui s’appuie sur les réanalyses américaines les plus récentes (couvrant la période de début janvier 1979 à fin mars 2016), apporte quelques repères pour trois régions des Alpes occidentales (Payerne, Courmayeur et Serre Chevalier) naturellement absentes du North American Freezing Level Tracker.

Données et méthodologie

Radiosondages

Les profils verticaux issus des radiosondages permettent de déterminer avec précision les altitudes du ou des niveaux de congélation (freezing level) du 25 janvier 1999 à aujourd’hui. Les données né sont malheureusement disponibles que sur un petit nombre de stations comme Payerne (archive, opérationnel) et, suivant Wang et al. 2014, je leur ai préféré l’utilisation de réanalyses. Les radiosondages ont en revanche constitué un jeu de choix, bien que non indépendant, pour leur évaluation.

Fig. 1. Émagramme du 3 avril 2016 à 0UTC, à Payerne, issu d’un radiosondage.On peut lire que l’isotherme 0 °C est situé vers 3000 m d’altitude.

Réanalyses CFSR et analyses CFSv2 

Les réanalyses CFSR du NCEP (Saha et al. 2010 , Wang et al. 2010 ) sont réalisées avec la version du modèle opérationnel GFS des années 2008 à 2010. Les calculs sont joués sur une grille gaussienne longitude/latitude T382 (résolution spatiale d’environ 38 km) et 64 niveaux verticaux, tandis que les paramètres météorologiques sont archivés au pas de temps horaire sur une grille de résolution spatiale 0,312° x 0,312°. Elles couvrent la période 1979 – 2010, si bien qu’il est d’usage de les associer aux analyses de la prévision saisonnière CFSv2 (Saha et al. 2014  ; résolution du produit : 0,205° x 0,204°) lesquelles sont disponibles en temps réel et commencent au 1er janvier 2011. Afin de minimiser les effets de discontinuité entre les deux jeux de données, ceux-​ci ont été transposés sur une grille unique de résolution spatiale 0,5° x 0,5°. Par la suite, aucune interpolation spatiale horizontale n’a été effectuée : j’ai systématiquement extrait les séries temporelles au point le plus proche du lieu d’intérêt. J’ai par ailleurs uniquement utilisé les analyses (à 0, 6, 12 et 18UTC), laissant de côté les prévisions horaires à 6 heures.

Paramètres météorologiques

J’ai extrait la hauteur géopotentielle (exprimée en mètres, figure 2) sur deux niveaux spéciaux, à savoir celui de l’isotherme 0 °C (altitude la plus basse à laquelle la température de l’air en atmosphère libre passé d’une température positive, en dessous, à une température négative, au-​dessus) et celui du plus haut niveau de congélation. La second permet a priori de né retenir que l’altitude la plus haute parmi les niveaux de congélation possibles. En revanche, il peut donner des valeurs nulles en hiver sans que le premier soit nul (figure 3a). J’ai donc retenu systématiquement la valeur la plus haute parmi les deux niveaux. Une comparaison aux radiosondages de Payerne (Suisse) montre que le modèle reproduit correctement les variations temporelles observées en 2003 (figure 5a vs abbildung 8 de Bader et al. 2004 , reprise en figure 5 b) et 2014 (figure 6a vs figure 2.6 de Bader et al. 2015 , reprise en figure 6 b). Pour Payerne, l’erreur absolue moyenne sur la période 2014 – 2015 est de 80 m (figure 6c).
Fig. 2. Correspondance entre l’altitude géopotentielle et l’altitude géométrique.Voir également http ://www.pdas.com/geopot.pdf et http ://pages.infinit.net/nau/les_altitudes.pdf
Fig. 3a. Nuage de points entre l’altitude géopotentielle de l’isotherme 0 °C (abscisses) et celle du plus haut niveau troposphérique de congélation (Payerne).Si la température de l’air atteint la valeur de 0 °C à un seul niveau d’altitude entre le sol et la tropopause, les deux paramètres sont égaux. Quand il existe plusieurs niveaux de congélation dans la troposphère, le plus haut niveau de congélation est distinct de l’isotherme 0 °C et situé plus haut que celui-​ci. Il existe des cas, en hiver, où l’altitude géopotentielle de l’isotherme 0 °C est strictement positive et celle du plus haut niveau de congélation est nulle ; faute d’avoir su trouver une justification à ces valeurs nulles, nous avons choisi de combiner les deux paramètres.
Fig. 3 b. Fréquence d’occurrence de la présence d’un second niveau de congélation au-​dessus de Payerne dans les réanalyses CFSR/CFSv2 sur la période du 1er janvier 1979 à 0UTC au 1er avril 2016 à 18UTC (pas de temps 6 h).

Calcul des temps de retour

Les temps de retour (figures 9 et 11) sont calculés à l’aide du loi GEV appliquée aux maximums annuels (éventuellement pour une sélection de mois calendaires) avec estimation de l’intervalle de confiance au niveau 90 % (5 – 95) par une technique de bootstrap utilisant 25.000 simulations). Lorsque l’isotherme 0 °C est situé plus bas que le niveau de la mer (les points de grille étudiés présentent une altitude moyenne supérieure à 500 m), j’ai retenu, à la différence d’autres travaux (figures 5 b, 6 b), la valeur de 0 m.

Résultats

Évaluation de CFSR/CFSv2 

Comparaison aux radiosondages de Payerne (CH)

Fig. 4. Point de grille de Payerne.Les points rouges marquent les limites du point de grille.

2003 

Fig. 5a. Altitude moyenne de la limite du zéro degré en atmosphère libre au-​dessus de Payerne en 2003. Réanalyses CFSR.
Fig. 5 b. Idem mais à partir des radiosondages (Abbildung 8 de Bader et al. 2004).Tägliche Höhenlage der Nullgradgrenze über Payerne, ermittelt mit den routinemässigen meteorologischen Ballonsondierungen der aerologischen Station Payerne, MétéoSuisse. Die gestrichelte Linie zeigt die mittlere Lage (Median) während der Periode 1961 – 1990.

2014 

Fig. 6a. Altitude moyenne de la limite du zéro degré en atmosphère libre au-​dessus de Payerne en 2014. Analyses CFSv2.
Fig. 6 b. Idem mais à partir des radiosondages (figure 2.6 de Bader et al. 2015).Radiosondage aérologique 00 UTC et 12 UTC. La valeur médiane (période de référence 1981 – 2010) a été calculée avec des données homogénéisées et lissée avec un filtre numérique. 90 % des valeurs moyennes journalières se situent dans les percentiles 5 % et 95 %.

2014 et 2015 

Fig. 6c. Altitude moyenne de la limite du zéro degré en atmosphère libre au-​dessus de Payerne en 2014 et 2015, à 00 et 12UTC. Analyses CFSv2 (rouge) et radiosondages (cyan).La MAE désigne l’erreur absolue moyenne. On attribue la value de 0 m quand la température est strictement négative à toutes les altitudes (points ignorés lors du calcul de la MAE).

Le pic de douceur du 1er février 2016 à Courmayeur (IT)

Fig. 7. Point de grille de Courmayeur.Les points rouges marquent les limites du point de grille.
Fig. 8. Altitude moyenne de la limite du zéro degré en atmosphère libre au-​dessus de Courmayeur en 2016. Analyses CFSv2.
Fig. 9. Périodes de retour à Courmayeur, pour les mois de janvier et février. Réanalyses CFSR/CFSv2.L’événement, qui né s’est produit à une telle intensité que deux fois sur la période couverte par les réanalyses modernes, présente, hors changement climatique, un temps de retour potentiellement cinquentenal.


Évolution diurne et saisonnière

Fig. 10. Cycles diurnes et saisonniers à Courmayeur. Réanalyses CFSR/CFSv2.Au cœur de l’hiver, l’isotherme 0 °C présente un cycle diurne marqué. Il est situé plus haut en début d’après-midi que pendant le reste de la journée. Un cycle existe en été, plus faible et opposé. Couleurs : 1er et 3e quartiles et outliers. Trait horizontal noir : moyenne.

Temps de retour

Fig. 11. Périodes de retour à Courmayeur, pour les mois de janvier à décembre. Réanalyses CFSR/CFSv2.L’isotherme 0 °C atteint l’altitude du mont Blanc en moyenne une fois tous les deux ans et huit mois.

Tendance pluriannuelle

Fig. 12. Analyse de la tendance pluriannuelle à Courmayeur par mois calendaire. Réanalyses CFSR/CFSv2.Une tendance à la hausse est constatée, en particulier pour les mois d’avril à juin.

Voir aussi Abbildung 5.16 de Bader et al. 2014  ou encore Abbildung 5.7 de Bader et al. 2013 .

Comparaison de climat

Fig. 13a. Fonction de répartition empirique à Payerne. Réanalyses CFSR/CFSv2.
Fig. 13 b. Idem mais à Courmayeur.
Fig. 13c. Idem mais à Serre Chevalier.En juillet et août à Serre Chevalier, l’isotherme 0 °C atteint ou dépassé 4000 m la moitié du temps, contre seulement un quart du temps à Payerne.
Fig. 14. Point de grille de Serre Chevalier.Les points rouges marquent les limites du point de grille.

Records

La valeur la plus élevée du jeu extrait est obtenue à Serre Chevalier (5192,64 m le 30 juillet 1983 à 0UTC). Juste derrière, on trouve 5189,60 m le 5 août 2015 à 18UTC. Courmayeur suit de près avec 5026,08 m le 30 juillet 1983 à 6UTC, tandis qu’à Payerne l’isotherme n’a jamais atteint les 5000 m (4981,76 m le 20 juillet 1995 à 0UTC). La canicule d’août 2003 (voir figure 15) né constitue pas un événement particulier en termes d’intensité. Nota : la partie décimale, non significative, peut être tronquée.
Fig. 15. Altitude de l’isotherme 0 °sur les Alpes durant l’été 2003 (tiré de Blanchet 2012).

Bibliographie

Stephan Bader (2004). — « Die extreme Sommerhitze im aussergewöhnlichen Witterungsjahr 2003 », Arbeitsbericht, MétéoSchweiz, Numéro 200, Zürich, 23 p. pdf.

Dr. Stephan Bader, Michael Begert, Dr. Martine Collaud Coen, Dr. Christoph Frei, Dr. Sophie Fukutome, Dr. Regula Gehrig, Dr. Thomas Herren, Dr. Pierre Jeannet, Dr. Eliane Maillard Barras, Dr. Rolf Philipona, Dr. Simon Scherrer, Thomas Schlegel, Dr. Christoph Spirig, Dr. René Stübi, Dr. Laurent Vuilleumier (2013). Klimareport 2012. pdf.

Dr. Stephan Bader, Michael Begert, Dr. Martine Collaud Coen, Olivier Duding, Dr. Christoph Frei, Dr. Sophie Fukutome, Marco Gaia, Dr. Regula Gehrig, Dr. Pierre Jeannet, Dr. Eliane Maillard Barras, Dr. Rolf Philipona, Dr. Simon Scherrer, Thomas Schlegel, Fosco Spinedi, Dr. Christoph Spirig, Dr. Reto Stöckli, Dr. René Stübi, Dr. Laurent Vuilleumier (2014). Klimareport 2013. pdf.

Dr. Stephan Bader, Michael Begert, Dr. Martine Collaud Coen, Dr. Christoph Frei, Dr. Sophie Fukutome, Dr. Regula Gehrig, Dr. Eliane Maillard Barras, Dr. Rolf Philipona, G. Romanens, Dr. Simon Scherrer, Thomas Schlegel, Fosco Spinedi, Dr. Christoph Spirig, Dr. Reto Stöckli, Dr. René Stübi, Dr. Laurent Vuilleumier (2015). Rapport climatologique 2014. pdf.

Guy Blanchet, « L’été caniculaire 2003 », meteo et climat info n°31 juillet 2012. pdf.

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Laurent Wahl, Patrice Paul, Claude Pichard, Nicolas Mory, Gilles Drogue et Laurent Pfister, « Les canicules de l’été 2003 : un événement météorologique exceptionnel dans le quart nord-​est de la France », Revue Géographique de l’Est [En ligne], vol. 452 | 2005, mis en ligne le 10 juin 2009, consulté le 02 avril 2016. URL : http ://rge.revues.org/362 .

Wang, S., M. Zhang, N. C. Pepin, Z. Li, M. Sun, X. Huang, and Q. Wang (2014), Recent changes in freezing level heights in High Asia and their impact on glacier changes, J. Geophys. Res. Atmos., 119, 1753 – 1765, doi :10.1002/2013JD020490 .

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Foulées du Tertre 2016 

La course la plus éco-​chose, c’est celle qui part à cinq cents mètres de chez toi. C’est aussi celle à laquelle tu manques d’arriver en pyjama. Coup de chance, le départ est donné à quinze heures — cette colline est de celles qui se lèvent tard. Je n’ai d’ailleurs pas le temps de boire le tiers de ma boisson d’attente. Avec moins de 150 km au compteur depuis le 1er janvier, on né peut pas non plus dire que j’ai eu le temps de m’entraîner. En revanche, le parcours — que j’ai bouclé en 48 minutes jeudi — a eu le temps de diffuser des jambes vers mon cerveau. Pour le côté ludique plus qu’autre chose, je suis aidé d’un partenaire virtuel qui a terminé l’épreuve en 37 min 33 s, lors d’une précédente édition. Je choisis toujours mes références dans l’élite, quitte à appliquer un facteur correctif : ici, je réduis la vitesse de 10 %.

Sur la course en elle-​même, il y a peu à dire. C’est d’ailleurs la raison précise pour laquelle l’ultra-trail existe. Je me place au départ vers la cinquantième place, n’appuie pas trop fort jusqu’au point de chronométrage (le départ réel, comme l’arrivée, se fait place du Tertre), puis dévale assez vite sachant que le cardio né montera pas avant les Abbesses. Connaissant le revêtement et l’encombrement de chaque trottoir, mais aussi le coût énergétique du kilomètre sur pavé, j’optimise assez bien ma trajectoire. Je boucle ainsi le premier tour en 13 min 40 s, le second en 14 min 9 s (on m’annonce 48e) et le dernier en 13 min 46 s. L’ambiance dans les ruelles suspendues contraste avec l’odeur des pots d’échappement de la rue Caulaincourt. Au temps réel (resp. officiel), je termine 47e (44e) sur 535 classés, 28e (28e) SEH sur 198, en 41 min 15 s (41 min 26 s). Victoire de Thomas Benichou en 33 min 57 s (33 min 58 s), et d’Aline Gauthier en 43 min 13 s (43 min 39 s). Classements : temps réels (topchrono), temps officiels (topchrono, Athle​.fr).

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Test de la Suunto Ambit 3 Peak Nepal Edition

Mon but n’est pas de décrédibiliser Suunto. Suunto est une entreprise que j’estime beaucoup. Ils sont à l’écoute de leurs clients, conçoivent des produits fiables qui né vous laisseront pas en rade au plus mauvais moment, semblent attachés à la qualité de leurs produits au moins autant qu’aux aspects purement marketing. Seulement, disposant à la fois d’une Garmin 910 XT et d’une Suunto Ambit 3 Peak Nepal Edition (manuel), je souhaite vous faire partager les avantages et inconvénients des deux modèles, dans le but que les deux marques améliorent leurs produits, que ce soit par des mises à jour logicielles des montres déjà présentes sur le marché ou par l’introduction de nouveaux modèles plus performants. En tant qu’analyste de données, c’est naturellement sur la question de la qualité des relevés (tels qu’affichés sur la montre mais aussi tels qu’ils sont archivés sous forme de fichiers) que je serai le plus pointu. Et malgré ce que l’on peut lire sur les forums, c’est semble-​t-​il la 910 XT qui tire son épingle du jeu. Je vous laisse découvrir les détails de ce test qui se veut en aucun cas exhaustif, mais, à l’image de fellrnr (lien), complémentaire des nombreux tests que vous pourrez trouver sur internet, les plus complets que je connaisse étant ceux de DC Rainmaker (lien).

Utilisation sur le terrain

Marquer un tour

Avantage 910 XT. Les repères marqués sur une piste d’athlétisme sont à l’évidence plus fiables que l’estimation que peut faire un GPS ou un capteur de foulée de la distance parcourue, notamment en virage, c’est pourquoi j’ai l’habitude de marquer moi-​même les tours sur ma montre. Malheureusement, marquer un tour sur la Ambit3 Peak Nepal Edition est une entreprise périlleuse : tantôt l’appui sur la touché BACK LAP n’est pas assez franc et le tour n’est pas déclenché, tantôt mon index droit, qui sert de stabilisateur en s’opposant à l’appui, vient malencontreusement déclencher le bouton START STOP et ainsi mettre l’activité en pause. La fonction LOCK pourrait ici sauver la mise, si elle né désactivait pas BACK LAP en plus de START STOP. Ce second problème est en partie lié à la présence de la touché NEXT sur le côté droit. La course des boutons est longue, autrement dit ils sont un peu mous. Quand l’appui sur la touché BACK LAP est réussi, le signal sonore de confirmation né se déclenche qu’après une seconde environ, abandonnée au doute. S’il faut reconnaître que l’utilisation de gants n’empire pas tellement les choses, dans l’ensemble la pression de la touché LAP me pose infiniment moins de problème sur la 910 XT.
Figure 0. Marquage des tours sur la Ambit3 : exemple de mauvais appui sur la touché BACK LAP.Visualisation : Movescount. La fin du quatrième fractionné n’est pas marquée (appui pas assez franc) tandis que le huitième n’est pas enregistré (appui trop long).

Qualité des données

Altimètre

Avantage 910 XT. La résolution numérique de l’altitude barométrique est de 1 mètre chez Suunto alors qu’elle est de 20 centimètres sur la 910 XT. Par ailleurs, sur la Ambit3, les variations barométriques né sont pas immédiatement traduites en termes d’altitude barométrique si bien que celle-​ci évolue par à-​coups, rattrapant généralement deux, trois, quatre, parfois cinq mètres en l’espace d’une seconde. L’hystérésis constitue un moyen de filtrer le bruit — qu’il vienne de l’erreur de mesure ou des petites variations rapides de la pression atmosphérique — pour né compter que le dénivelé utile. Est-​ce efficace ? À première vue oui, cependant le traitement logiciel mis en place par Garmin permet d’arriver au même résultat sans dégrader les données brutes. En effet, sur une séance de 36 min 46 s sur piste, supposée rigoureusement plate, le dénivelé cumulé par la Suunto est de + 67 — 70 m, contre + 130 — 134 m pour la Garmin, mais, interprété par Movescount et Connect, cela donne respectivement + 16 — 21 m et + 8 — 10 m. À noter qu’au sein d’une marque les dénivelés donnés par les micrologiciels sont identiques à ceux donnés par les logiciels, ce qui est une bonne chose pour la compréhension. Le tableau 1 regroupe les dénivelés pour l’ensemble de la séance évoquée (descente, plat dont piste, puis remontée) tandis que le tableau 2 né tient compte que de la portion médiane sur la piste :


rubiTrack non lissérubiTrack lisséaffichage montreConnect/Movescount
910 XT+281 – 298 +83 – 91 +80 – 94 +80 – 94 
Ambit3 +167 – 173 +83 – 91 +84 – 94 +84 – 94 

Tableau 1. Dénivelés, exprimés en mètres, de la séance complète (114 min 51 s).


rubiTrack non lissérubiTrack lisséaffichage montreConnect/Movescount
910 XT+130 – 134 +13 – 17 +8 – 10 +8 – 10 
Ambit3 +67 – 70 +14 – 18 +16 – 21 +16 – 21 

Tableau 2. Dénivelés, exprimés en mètres, de la portion sur piste (36 min 46 s).


Tirées d’une autre séance d’entraînement, les figures 1a et 1 b illustrent, respectivement en termes d’altitude et de dénivelé, trois effets irréalistes de l’interprétation des mesures barométriques par la Suunto : le stockage sous forme d’entier, l’effet d’hystérésis et le FusedAlti (qu’il faut donc parfois désactiver). Il est à noter que le lissage de l’altitude proposé par rubiTrack est trop fort pour né faire que corriger l’absence de partie décimale et l’effet d’hystérésis. Un lissage intermédiaire serait le bienvenu.
Figure 1a. Altitude (en m) : effets combinés de FusedAlti, stockage en entiers et hystérésis sur la Ambit3.En rouge : Ambit3. En vert : 910 XT. Visualisation : rubiTrack 4 Pro. Alors que les deux montres ont été préalablement calées à l’altitude correcte de 90 m, la fonction FusedAlti (que j’aurais dû désactiver) de la Ambit3 a décalé les altitudes pour mieux coller à l’altitude GPS. En arrière plan, la courbe d’altitude de la Ambit3 lissée par rubiTrack.

Figure 1 b. Vitesse ascensionnelle (m.h-1) à la résolution 15 s.En rouge : Ambit3. En vert : 910 XT. Visualisation : rubiTrack 4 Pro. La qualité de l’enregistrement de la 910 XT en termes d’altitude se traduit par des vitesses ascensionnelles plus réalistes. Au pas de temps 15 s, la précision numérique de la vitesse verticale de la Suunto est de 240 m.h-1 contre 48 m.h-1 pour la Garmin (une heure compte 240 intervalles de 15 s).

Si la 910 XT enregistre l’altitude toutes les secondes, elle peut accuser jusqu’à une vingtaine de secondes de retard (peut-​être teinté d’un lissage), notamment en descente quand la vitesse est plus grande. Dans l’exemple dans la figure suivante, on peut parler de dysfonctionnement puisque seule la Ambit 3 Peak enregistre l’aller-retour au point bas (repère de nivellement IGN à 552 m).

Figure supplémentaire : Altitudes barométriques corrigées des effets atmosphériques (points) et altitudes du modèle numérique de terrain SRTM GL1* interpolées par la méthode bilinéaire sur les points GPS (traits fins). Nota : le MNT surestime les altitudes dans les zones boisées.* Cf http ://opentopo.sdsc.edu/datasetMetadata ?otCollectionID=OT.042013.4326.1 

La plupart du temps, heureusement, la 910 XT et la Ambit 3 Peak donnent des altitudes cohérentes, conformes aux relevés topographiques (figure suivante).

Idem figure précédente.

GPS

Avantage 910 XT. Suunto, historiquement expert de l’alti-baro (alors que Garmin et Polar excellent traditionnellement dans le GPS et le cardio, respectivement), s’est fait une très bonne réputation en termes de qualité de réception du signal GPS (voir ici). Les cartes sont désormais redistribuées entre les différents constructeurs, et, si on se limite au cas qui nous intéresse, je donnerais un léger avantage à la 910 XT sur la Ambit3 pour l’exactitude du tracé. C’est notamment vrai en début de parcours (Fig. 2). En effet, si la Garmin a besoin de plusieurs minutes pour procéder à l’acquisition des satellites, sa trace est stable dès le départ. L’Ambit3, elle, prétend trouver les satellites instantanément (à condition qu’elle ait été préalablement connectée à internet, car dans le cas contraire elle peut se montrer infiniment lente, plus lente que la Garmin si par exemple vous avez effectué plusieurs centaines de kilomètres depuis votre dernière séance) mais semble continuer de s’ajuster pendant une bonne dizaine de minutes. Ajoutons que si la 910 XT stocke réellement les coordonnées toutes les secondes, la Ambit3 avec le mode Intervalle d’enregistrement configuré à 1 s archive en réalité les coordonnées GPS à un pas de temps variable, qui vaut certes 1 s quand on court très vite mais plus souvent autour de 4 s. À en croire les forums, nous sommes nombreux à demander la possibilité de stocker l’ensemble des données toutes les secondes.
Figure 2. Qualité de la trace.En rouge : Ambit3. En vert : 910 XT. Visualisation : rubiTrack 4 Pro. Dans cet enregistrement, la trace de la Garmin est significativement meilleure en début d’activité. Et pour ceux qui s’interrogent, dans la partie droite (à l’est) j’ai suivi la rue Custine.

Par ailleurs, sur le stade Dauvin où je m’entraîné, l’Ambit3 est systématiquement perturbée lors des phases de récupération (Fig. 3a). Je cours pourtant toujours sur le couloir numéro 1, mais la trace me déporte systématiquement vers le sud. J’ignore si c’est la présence du gymnase qui perturbe le GPS ou bien si c’est le fait de repartir en sens inverse et à une allure plus faible qui trompe l’accéléromètre. Je n’ai jamais rencontré ce problème avec la 910 XT.

Figure 3a. Fractionnés avec la Ambit3 Peak Nepal Edition : biais de direction dans les phases de récupération.Visualisation : Strava. La piste du stade Dauvin mesure 300 m.

Quand je vois les belles traces issues de l’Ambit3 Peak classique (Fig. 3 b), né trouve aucune confirmation officielle du fait que la Nepal Edition est elle aussi équipée d’une puce GPS SiRFstar V, peine à m’expliquer la différence de prix avec la version régulière, je né puis me retenir d’imaginer que la Nepal Edition est peut-​être une déclinaison de l’Ambit3 Peak équipée d’une puce de génération antérieure. [ajout le 10 août 2016 : Suunto affirme par email que la Nepal Edition est équipée d’une puce GPS SiRFstar V.].

Figure 3 b. Exemple de trace produite par une Ambit3 Peak (modèle classique).Visualisation : Movescount/Google. La piste d’athlétisme mesure 400 m.

On peut ainsi affirmer que la qualité de la trace est plus souvent meilleure sur la Garmin que sur la Suunto. Toutefois, sur des sorties longues, il m’est plusieurs fois arrivé que la Garmin perde complètement le signal GPS et peine terriblement à le retrouver. Désactiver puis réactiver le GPS dans la montre permet parfois de se sortir d’affaire, à condition de s’en rendre compte, mais ce n’est pas toujours le cas. La distance se trouve alors sous-​estimée en raison des nombreuses lignes droites qui relient les segments où le GPS a pu fonctionner. De ce point de vue, la Suunto est plus fiable. Le pire décrochage que j’ai pu constater avec la Ambit3 Peak est illustré dans la figure ci-​dessous (non numérotée). La montre n’a pu compter que sur 6 satellites contre 9 ou 10 habituellement et parfois jusqu’à 12 (au cours de cette sortie), ce qui a fait grimper l’EHPE (estimated horizontal position error) de 7 à 49 m. Après décrochage la trace met 27 s pour retrouver la bonne trajectoire (dont 11 s à partir du moment où l’EHPE redescend à 7 m), mais la distance affichée par la montre se trouve surestimée de 32 m. Si on recalcule les distances à partir des coordonnées GPS, l’écart atteint 59 m.

Figure non numérotée : exemple de décrochage avec la Ambit3 Peak (en vert) tandis que la 910 XT (en rouge) suit la bonne trajectoire.Visualisation : rubiTrack 4 Pro.

Fréquence cardiaque

Avantage 910 XT. Avec la Ambit3, j’utilise la ceinture Suunto Smart Sensor (Bluetooth), tandis que je couple la 910 XT à la ceinture cardio-​fréquencemètre textile de Garmin (ANT+). Certains trouveront que la première se fait oublier plus facilement. Malheureusement, les artefacts sont là aussi nombreux, tout particulièrement sur les 10 à 15 premières minutes de course. Les données brutes sont avantageusement filtrées par Sunnto comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-​dessous (Fig. 4a). D’expérience, que ce soit avec la Suunto ou la Garmin, humidifier les électrodes et positionner la ceinture au moins une heure avant de commencer la sortie né garantissent pas l’absence d’artefact, notamment quand il fait froid comme au départ de la Saintélyon. Peut-​être à cause d’une plus grande élasticité, la ceinture Suunto a tendance à glisser. Par temps très froid, la fréquence cardiaque peut n’être carrément pas mesurée (à moins que l’ensemble des relevés n’ait été rejeté par le contrôle qualité) pendant dix minutes (Fig 4 b) en dépit des précautions d’usage.

Figure 4a. Fréquence cardiaque : exemple d’artefact en début de course.En rouge et en haut : les données brutes. En vert et en bas : les données après traitement par Suunto. Visualisation : rubiTrack 4 Pro.
Figure 4 b. Fréquence cardiaque : exemple de signal plat en début de course.Visualisation : Movescount. En blanc, ce n’est pas l’allure mais bien la cadence qui est représentée.

Mais alors, si la donnée brute est à ce point bruitée, que doit-​on penser des tests de récupération proposés par Suunto et Firstbeat, et basés sur la mesure de l’intervalle R-​R [1 ,2 ] ? S’il est indéniable que Firstbeat est passé maître dans l’art de tirer de la valeur d’échantillons bruités [3 ], il m’est arrivé de m’y reprendre à cinq fois pour réaliser le test de récupération rapide (lequel dure trois minutes et se termine par un échec si la qualité de l’enregistrement est mauvaise). Pourtant, j’avais pris soin de mouiller les électrodes au préalable. Au passage, si ce test n’est pas réalisable au réveil dans des conditions identiques, sa robustesse en pâtit. Les trois premiers tests (à effectuer en période de faible charge d’entraînement) servent de calibration ; comment être sûr que des artefacts né gonflent pas artificiellement la variabilité cardiaque de référence ? Et si la calibration est menée dans de mauvaises conditions, Suunto a-​t-​il pensé à une procédure pour défaire la calibration sans provoquer la réinitialisation complète de la montre ?

Le raisonnement marche dans l’autre sens : si la fréquence cardiaque enregistrée par la montre est le produit d’un filtrage numérique, peut-​on vraiment retrouver l’intervalle R-​R à partir de la variable SUUNTO_​HR via un app (exemple) suivant la formule RR=(1/(SUUNTO_HR/60)*1000) ? Ou bien la valeur calculée n’est-elle pas plus faible que la valeur réelle ?

En pratique, on constate que, même étalonnés l’un à la suite de l’autre, le test de sommeil et le test rapide donnent des niveaux de récupération très éloignés l’un de l’autre (ex. 60 et 50 %, 42 et 72 %, 53 et 27 %) et peu reproductibles (pour le second : 20 puis 47 %, 30 puis 48 %, à quelques minutes d’intervalles). On regrettera également que Suunto, à l’inverse de Polar, né propose pas d’indicateur expert comme la RMSSD.

[Ajout le 10 août 2016 : Après avoir perdu ma ceinture Suunto Smart Sensor, j’ai tenté l’expérience de la Polar H6 et en suis très satisfait puisque je n’ai encore jamais observé d’artefact ! Attention toutefois pour les nageurs : je crois qu’elle né fonctionne pas sous l’eau avec la Ambit 3.]

Fréquence de foulée

Avantage Suunto. La mesure de fréquence de foulée par l’accéléromètre présent dans la montre fonctionne étonnamment bien, sauf qu’il est arrivé que la mesure tombe à 0 (Fig. 5). Le problème fait l’objet d’un post sur un forum (lien). Il semble qu’il soit consécutif à l’activation de la navigation. Devant ce problème, j’ai opté pour une mesure déportée au niveau de la chaussure. Malgré tout, je donne l’avantage à Suunto qui a eu l’initiative de proposer une solution alternative innovante. [Ajout le 13 août 2016 : la mise à jour 2.2.16  du micrologiciel corrige le problème : “Fixed problem with running cadence during navigation”.]
Figure 5. Fréquence de foulée et vitesse : cas où la cadence cesse d’être mesurée par l’accéléromètre interne.Visualisation : Movescount.

Vitesse et allure

Avantage 910 XT. Sur la Ambit3, l’allure est affichée avec une résolution numérique de 5 s au km, ce qui au terme d’un marathon représente une imprécision cumulée de +/-​3 min 30 s, soit la différence qui sépare la bonne allure d’une allure trop lente ou à l’inverse trop rapide (comparer vert et rouge ici). La vitesse est quant à elle affichée au dixième de km.h-1, ce qui est plus précis.
Plus grave, en utilisant un accéléromètre déporté sur le pied (Adidas miCoach SPEED_​CELL Bluetooth Smart footpod, voir test) correctement calibré sur une piste d’athlétisme de 400 m, la vitesse affichée sur la montre se montre parfois anormalement faible voire nulle. L’allure, cohérente avec la vitesse, est alors fausse elle aussi.
Après plusieurs calibrations du foot pod sur l’Ambit3, j’ai l’impression qu’elles sont restées sans effet puisque la montre continue de sous-​estimer distance et vitesse — je perds environ 10 mètres tous les 300 mètres. Il me faudra procéder à de nouveaux tests et également tenter de comprendre pourquoi la Ambit semble autant lisser les relevés (vitesse et cadence) du foot pod, comme si le FusedSpeed restait actif.
Figure 6. Altitude (haut), fréquence de foulée (milieu) et vitesse (bas) : cas où la Ambit3 sous-​estime la vitesse.En rouge : Ambit3. En vert : 910 XT. Visualisation : rubiTrack 4 Pro. En début et fin d’entraînement, la vitesse de la Ambit3 tombe à 0 alors que la 910 XT l’estime correctement en dépit des escaliers (6 km.h-1) et feux rouges (0 km.h-1).

Fichiers

Sous Mac OS X, les moves sont transférés dans le répertoire temporaire Library/Application Support/Suunto/Moveslink2/, mais les fichiers les plus anciens sont automatiquement effacés, comme sur la montre. J’ai donc planifié sous crontab un archivage des fichiers que je n’ai pas déjà copiés (toutes les heures, à la minute 17) :

$ crontab –l
17 * * * * rsync –av –ignore-​existing $HOME/Library/Application\ Support/Suunto/Moveslink2/*.sml $HOME/sml

Les fichiers SML sont natifs et de facto les plus complets, et il peut donc être intéressant de les stocker. Vous y trouverez quelques données complémentaires comme la qualité du signal GPS (par exemple, nombre de satellites et estimation de l’erreur de position horizontale) ou les valeurs des paramètres de vos Apps. Suunto offre la possibilité de télécharger depuis Movescount ses moves sous les formats FIT, XLSX, TCX, GPX et KML. Les fichiers TCX et GPX, en heures UTC, avancent d’une heure lorsque la France observe l’heure d’été, tandis que les fichiers KML, XLSX et FIT, en heure locale, sont correctement horodatés. En plus de l’heure, la longitude, la latitude, l’altitude, la fréquence cardiaque, la cadence et la vitesse que tous contiennent, les fichiers GPX, KML, XLSX et FIT ajoutent température, distance, pression au niveau de la mer et vitesse verticale. Le XLSX et probablement le FIT sont enrichis de l’écart relatif de performance et de l’intervalle R-​R, nommé dans le XLSX IBI pour interbeat interval. Il existe par ailleurs d’autres subtilités. Par exemple, les fichiers GPX, TCX et KML contiendraient des données lissées et/ou interpolées dans le temps (apparition d’altitudes présentant une décimale non nulle), et supprimeraient les artefacts de fréquence cardiaque et de vitesse. Les fichiers XLSX et FIT contiendraient, comme les SML, les données brutes. On né sera donc pas surpris de constater que le temps est décrit à la milliseconde près dans les fichiers SML et GPX et à la seconde dans les fichiers TCX, KML et XLSX (avec pour ce dernier un ou plusieurs enregistrements dans la même seconde).

Conclusion

Comment conclure sans faire le parallèle entre Suunto et Nikon, d’un côté, avec de l’autre Garmin et Canon ? Les clients des premières marques citées font montre d’une confiance absolue dans leur outil et consacrent alors toute leur énergie à courir ou photographier quand les autres, doutant de leur matériel, errent de forum en forum. Certaines marques ont su inspirer confiance, et il faut leur rendre hommage : car au-​delà des doutes que j’ai pu semer par ce billet je suis convaincu que cette confiance est le fruit mérité de longues années de professionnalisme de la part de Suunto ou, pour reprendre cet exemple, Nikon.

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Virtual racer sur votre montre Suunto

Il est possible de reproduire le mode VIRTUAL RACER de GARMIN sur une montre Suunto (modèles Ambit2, Ambit3 ou Traverse). Voici comment faire.

Étapes à suivre une seule fois :

Étapes à suivre à chaque fois que l’on souhaite définir un nouveau challenge (nouvel itinéraire et/ou performance différente) :

Pour affronter l’adversaire virtuel, sur votre Suunto (exemple de l’Ambit3 Peak) START STOP > EXERCICE > VIRTUAL RACER > START STOP. La montre affichera en haut à gauche la vitesse moyenne de l’adversaire virtuel sur la section que vous êtes en train de parcourir (la course est divisée en 30 sections), en haut au milieu l’écart en termes de distance (négatif si vous êtes en retard, position si vous êtes en avance) et en bas le chronomètre.

Note 1 : si la performance que vous souhaitez affronter né figure par dans Movescount mais par exemple sur Garmin Connect, vous pouvez effectuer le transfert grâce au programme Java MXActivityMover (lien, aide). Personnellement, je tronque mon activité sur rubiTrack grâce à l’éditeur de données, puis l’exporte au format TCX Track ; sous ce format il peut ensuite être importé dans Garmin Connect.

Note 2 : Une solution plus simple consiste à créer des points d’intérêt (waypoints) sous Movescount dont le nom contient le temps de passage prévisionnel.

Note 3 : Voir aussi http ://www.movescount.com/apps/app10502108-Virtual_Race_v2 .

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